Est-ce que le point de vue que l’on a sur un jardin, est-il le reflet de notre vie ?
Certaines fables d’Esope nous parlaient des jardins du stoïcisme. A l’inverse les jardins anglais seraient plus le reflet des esprits libres. Le jardin pourrait en dire long sur celui qui le façonne.
Les philosophes de l’antiquité ont vu dans le jardin un miroir de l’âme humaine.
Pour Épicure, le jardin était plus qu’un espace vert : c’était un lieu d’élévation spirituelle. Son fameux « Jardin d’Épicure » était un endroit où l’on pratiquait la philosophie et la simplicité : « Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. » Le jardin devient ici le symbole d’un bonheur sobre, maîtrisé, loin des excès.
Jean-Jacques Rousseau, lui, voyait la nature comme un refuge contre la société corrompue : « Tout est bien sortant des mains de la nature, tout dégénère entre les mains de l’homme. »
Le jardin devient alors un retour à l’état naturel, un idéal de pureté que l’on tente de recréer dans un monde artificiel.À l’inverse, les jardins français à la Le Nôtre, géométriques et dominés par l’ordre, traduisent une volonté de maîtrise sur la nature, et donc, sur la vie.
Comme le notait Descartes : « Se rendre maître et possesseur de la nature. » Cette conception valorise la raison, le contrôle, l’organisation.Les jardins japonais, eux, valorisent l’impermanence, l’équilibre et l’asymétrie : ils reflètent une philosophie zen, qui accepte le changement et la fragilité des choses. Comme le disait le moine Dōgen : « Étudier la voie du Bouddha, c’est s’étudier soi-même. »
Le jardin devient une introspection silencieuse.Ainsi, cultiver un jardin, c’est bien plus que planter des fleurs.